Séjour dans une ferme en Thaïlande

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English below
Voilà enfin le dernier article de notre épopée, désolés du retard!

Nous quittons Chiang Mai dans l’idée de vivre dans une ferme de permaculture pour le reste de notre voyage. Dans le mini bus qui nous emmène vers notre destination, nous faisons la rencontre de notre futur équipier Adam, un canadien qui a passé quelques semaines à enseigner l’anglais à Chiang Mai avant de décider de changer de projet car il s’ennuyait. Il y a aussi d’autres volontaires qui rejoignent une ferme voisine de 300 mètres (nous avions aussi une réponse positive de leur part), même projet au détail près qu’ils mangent végétalien. Nos hôtes sont prévenus de notre régime alors nous ne nous inquiétons pas de ce côté. Après 4 heures de route chaotique nous arrivons à Happy Healing Home. Nos hôtes, Pinan Jim et Pinan Tee (le mot Pinan veut dire « excellente personne ou encore frère/sœur, on s’appelle tous « pinan quelque chose » à HHH), ne sont pas la, 3 volontaires françaises qui sont la depuis quelques jours nous présentent les lieux. Tout a été construit par des volontaires, qui ont fait preuve de bonne volonté sans s’y connaître forcément en maçonnerie et autres savoir utiles à construire des huttes mais ce côté rustique ne nous déplaît pas. Une fois les matelas posés sur le sol, on ne voit plus les trous dans le parquet! Ici la vie est simple, très simple, et le confort n’est pas un critère de réussite. Nous sentons que nous allons apprendre beaucoup. Les volontaires nous dressent cependant un portrait assez peu enchanté des lieux et de l’ambiance qui y règne. Elles n’ont pas vraiment établi de lien privilégié avec Pinan Jim qui s’est montré assez difficile envers elles, elles nous disent également qu’elles n’ont pas appris grand chose en travaillant car généralement, il leur montrait quoi faire et s’en allait sans se soucier de si elles le faisaient bien ou mal. Nous ne nous laissons pas abattre par leur ressenti, tant que nous n’essayons pas nous ne pouvons pas savoir. Nos hôtes arrivent enfin, à notre surprise ils se contentent de nous saluer et vaquent à leurs activités sans plus s’occuper de nous. Silene tente de discuter avec Pinan Jim qui ne se montre pas très loquace, c’est pas grave, nous avons le temps. Il nous propose cependant d’aller couper de l’herbe pour les buffles et nous nous y mettons de bon cœur. La ferme compte un grand nombre de poules et de coqs, deux buffles, deux cochons et deux chats. Nous dînons tous ensemble (très bon, cela le sera toujours) puis nos hôtes repartent. Alors que nous commençons un jeu de carte, Pinan Jim nous arrête et nous dit que nous n’avons pas le droit de jouer, il ajoute également qu’il nous laisse bavarder ce soir car les filles s’en vont le lendemain mais que c’est la dernière fois. Voilà donc ce qui le chiffonnait depuis le début sans doute, nous étions trop excités. (Bien que nous fassions un effort pour être calmes car il avait précisé dans son mail qu’il ne fallait pas trop parler chez lui). Nous partons donc nous coucher tôt, nous savons qu’il faudra nous lever avant le soleil le lendemain pour notre première séance de yoga.
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Les coqs nous réveillent bien assez tôt et nous nous rendons dans l’espace commun qui sert de cuisine et salle à manger ainsi que salle de repos, tout est aménagé sous un grand auvent mais ce n’est pas une vraie salle car il n’y a aucun mur. Nous sommes prêts vers 5:30 et attendons notre hôte, nous comprenons alors qu’il n’y a finalement pas urgence à faire le yoga avant le lever du soleil car Pinan Jim allume un feu et prépare du thé que nous buvons lentement avant de nous diriger vers une petite pagode dans la montagne pour commencer le yoga, peut être presque une heure après. (L’heure ne compte plus à Happy Healing Home). La séance est très difficile, notre maître est exceptionnellement souple et sévère, il octroiera à Silene un « don’t be lazy in your position » alors qu’elle n’arrive pas à se mettre en position du lotus… Notre souplesse a du chemin à faire, notre ego ça va, nous nous motivons et nous rassurons en nous disant que cet homme fait des étirement depuis 40 ans. Après cet effort, nous redescendons à la cuisine affamés et attendons le petit déjeuner. Nos trois repas de la journée sont constitués de la même manière, à savoir une base de riz blanc et noir gluant, plusieurs préparations différentes de légumes et des bananes. Presque tous les ingrédients viennent du jardin, le miracle de la permaculture ! Nos hôtes ont la délicatesse de ne jamais préparer de plats à base de produits animaux pendant notre séjour. À table, notre hôte nous pose une question : les hommes et les femmes ont ils la même force? Notre ami Adam répond que les hommes sont plus forts comme on peut le constater chez les animaux (on a du mal à accepter cette justification, vous avez des exemples?). Cette réponse plaît beaucoup à notre hôte. Silene répond qu’il y a des hommes forts et des femmes fortes comme il y en a des faibles dans chacun des cas, mais que ca n’a pas de rapport avec notre sexe, Quentin répond directement que hommes et femmes sont égaux. Face à nos réponses, il nous répond avec un sourire malicieux « comme les femmes sont fortes, nous allons tous partir couper du bois dans la forêt et nous verrons bien. » Silene est donc investie de la mission de prouver qu’une femme peut couper du bois sans se fatiguer… L’employer de la ferme, Pinan Tim, nous rejoint et nous voilà partis à travers la forêt dense et sauvage (c’est surtout les moustiques qui sont sauvages, une véritable nuée vole autours de nous). Un quart d’heure plus tard, nous coupons les branches, arrachons l’écorce des arbres morts et mettons le tout dans des gros sacs à pomme de terre. Il est temps de rentrer. Les sacs sont très, très lourds, et vraiment pas pratiques à porter, Pinan Tim tente d’aider en nous montrant comment porter le sac sur notre épaule (il en met un sur l’épaule de Silene ce qui la cloue littéralement au sol… La technique du portage version « gros bébé dans les bras » était plus adaptée). Double challenge car nous devons traverser la forêt et les cours d’eau pour rentrer à la ferme. Mission réussie avec brio, il y a assez de bois pour les prochains jours et personnes n’a failli! Nous sommes fiers, et méritons notre déjeuner. Nous parlons peu, suivant les principes boudhistes. Pinan Jim a vécu dans un temple une vingtaine d’années avant de s’installer dans la campagne, il estime être toujours moine bien qu’il ait quitté la tunique orange et laissé ses cheveux pousser. Il nous explique qu’il faut se concentrer sur ce qu’on mange et être reconnaissant à la terre et à la vie de ce que l’on reçoit. L’idée est intéressante et s’applique à tout ce que l’on fait dans la journée, quand on marche il faut se concentrer sur notre marche, quand on travaille sur notre travail et ainsi de suite. Donc en fait, on ne parle presque jamais. D’ailleurs il nous précise qu’ici, seul l’instant présent compte et que d’où l’on vient, où l’on ira, on s’en fiche. Ca explique son « manque d’intérêt » le jour de notre arrivée, pour lui l’important était de constater que nous étions là, point.
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Après le repas, plusieurs heures de repos pour méditer ou faire ce que l’on veut. Avec Pinan Tim, un jeune trentenaire plein de vie et toujours prêt à blaguer, nous préparons plusieurs plantes pour le thé… Qui sera cette fois rouge comme le vin! Magnifique. Le contraste entre Pinan Tim qui parle sans arrêt et le calme de Pinan Jim est saisissant, pour nous il est beaucoup plus facile de nous lier d’amitié avec le premier, qui est très demandeur et essaie d’améliorer son anglais à tout prix. Alors que nous repartons couper de l’heure pour les Buffalos, les questions commencent à émerger. Pour quoi sommes nous ici? Qui aidons nous? Cette ferme est en fait plus un lieu de retraite spirituelle qu’un projet de volontariat (d’ailleurs nous participons financièrement à notre séjour). Bien que ce ne soit pas ce que l’on soit venu chercher, on est conscient que Pinan Jim a énormément de choses à enseigner et à partager, les rares moments où il commence à parler. Ces moments arrivent le soir, après le dîner, si l’on patiente assez longtemps dans l’espace commun. Il raconte alors sa vie, ses expériences extraordinaires, comment il a passé 4 jours à méditer en position du lotus et que cela lui ait paru durer 2 heures, comment il a passé 2 ans à manger de l’herbe pour comprendre ce que c’était d’être un buffle (…) ou encore  comment il a vécu 2 ans seul et sans aucun équipement dans la montagne, entre les Cobras et les chasseurs… Il nous parle aussi de la pleine conscience, du pouvoir du yoga, de l’importance de ne pas être paresseux pour ne pas vieillir.

Le réveil a l’aube n’était pas un problème, le yoga moins difficile jour après jour, le jeûne les 2 premières heures de la journée était rude, l’eau froide avec laquelle on « prenait une douche » une épreuve pour Silene, le froid qui tombait la nuit était presque agréable, les repas toujours délicieux,  le travail fatiguant mais satisfaisant, l’enseignement de notre maître passionnant, nous passons parfois de bons moments dans la joie, Pinan Jim se dessine parfois un grand sourire aux lèvres et se met à chanter et danser, il est alors l’homme le plus heureux du monde… Mais alors pourquoi avons nous décidé de prendre la route quelques jours après notre arrivée?
La première raison c’est qu’on ne se sentait pas utiles, tout simplement. Nous pouvions aider mais n’avions aucune autonomie car nous n’avons aucune expérience dans le domaine, et aussi, cette exploitation n’avait pas pour but de vendre les produits au village ni rien, c’était simplement pour nourrir cette famille de 3 personnes. Bien que très instructif, ce n’est pas ce qu’on était venu chercher, et nous avions la mauvaise impression de ne pas être à notre place. Ensuite, la vie selon le maître bouddhiste peut nous en apprendre beaucoup sur nous même, mais il y avait des aspects dérangeants et le manque de communication était difficile à vivre, les cochons enfermés dans un petit enclos nous faisaient de la peine, Silène a aussi découvert qu’ils avaient une taupe enfermée dans une cage à peine plus grande qu’elle sans réussir à obtenir plus d’information que « on n’a pas le temps mais on va lui construire une vraie cage un jour et elle aura des bébés. » Pourquoi faire, mystère. Pinan Jim était également parfois rude, allant jusqu’à sous entendre que les vertiges de Silène (un simple rhume) étaient dû à son manque d’effort dans le yoga, nous avions une relation verticale plutôt qu’horizontale, et nous n’étions pas là pour nous faire gronder. Alors que cette vie était radicalement à l’opposée de la notre, nous avions l’impression de tout chambouler dans nos habitudes mais d’être quand même jugés « incapables » de nous adapter à leur quotidien. Toutes ces petites choses, nous n’avions plus envie de les encourager, c’est pourquoi que nous avons repris la route.
Nous avons cependant beaucoup appris, déjà tout ce qui importe dans notre société n’a aucune valeur chez eux, ce qui est passionnant. Des vêtements troués ? Aucune importance tant qu’ils font leur travail de vêtement. Des projets d’avenir ? Il faut vivre dans l’instant et ne pas envier ce qui est ailleurs. Plus techniquement, nous avons appris que tout dans le bananier se mange, tronc, fleurs, fruits. Nous avons appris à repérer les pousses de bambou, à les cuisiner, ce qui est délicieux. Nous avons vu des ananas pousser. Nous avons inscrit dans notre quotidien les exercices de yoga. On peut ressortir des bonnes choses de toute expérience et celle-ci fut aussi inattendue qu’enrichissante !
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We leave Chiang Mai with the idea in our mind that we’re going to live in permaculture farm for the rest of our trip. In the minibus taking us to the farm we meet Adam who is also going to the farm. He is from Canada and he had been teaching English in Chiang Mai before deciding to find another project because he was bored. There are also other volunteers but for another farming project located a few hundred meters from ours. After 4 hours of a chaotic ride, we arrive in Happy Healing Home. Our hosts, Pinan Jim and Pinan Tee are not here. The word Pinan means “excellent person” or “brother/sister”. We all get to be named “Pinan something” in HHH. 3 french volunteers who have been here for a few days show us around. Everything has been built by former volunteers who sometime had no skills in building but we like the aspect of the huts we’re going to sleep in. Once the mattresses are put down on the floor you can’t see the holes anymore anyway! Here life is simple, very simple and comfort is not a priority. We feel like we’re going to learn a lot here. However the volunteers are not so happy with the place and the atmosphere. They didn’t really connect with Pinan Jim who was apparently hard on them. They also told us that they didn’t learn so much because he didn’t explain them much. He was just showing them what to do without caring if they were doing it or not. We try not to pay attention about what they are saying because we don’t want to have pre-conceived idea before even starting the program. Our two hosts finally show up. They greet us and go back to their business, showing little interest to our presence, an attitude quite surprising for us. Silène try to chat with Pinan Jim who is not very loquacious… it’s okay we still have time to get to know each other. He asks if we want to come with him to cut grass for the buffalo and we accept, happy to lend a hand. At the farm there is a lot of chickens, two buffalos, two pigs and two cats. We dine together (the food was always delicious at Happy Healing Home) and then our host leave, so there are only volunteers left in the living space. As we gather up to play a card game, Pinan Jim comes back and tell us to stop as it is not allowed. He also said that it is the last time he lets us talk so much and he permits it this time just because the girl are leaving tomorrow… So that’s what was bothering him, we were too excited! (Even though we were trying to be calm because it was said in the presentation mail that he doesn’t like people babbling too much in his house). We decide to go to bed early. We know that we will have to wake up early tomorrow, even before sunrise for our first Yoga session.
The roosters make sure we wake up on time, and we are up and ready in the common living space, which is also the kitchen, where we take our meals and where we rest, around 5:30 am. We wait for Pinan Jim and we realize that there is no such need to wake up before the sun because when he show up, he first take the time to light a proper fire then boil water for the tea then we slowly drink our cups of tea. Only after that we go for a small walk up a hill in a small sanctuary to start the yoga. It’s very difficult. Our “teacher” is incredibly flexible and a bit severe: He said to Silène as she was struggling to place herself in the lotus position “Don’t be lazy in your positions”. We have a long way to go before being as flexible as him. We reassure ourselves by thinking that this guy has been training for 40 years. After the training we go back to the kitchen starving and we patiently wait for breakfast. There is 3 meals a day and they are all composed the same way: a base of white and black sticky rice, 3 to 4 vegetable dishes and bananas. Almost every ingredient come from the garden, that’s the miracle of permaculture. Our host were kind enough to never put any animal products in the food. While we were eating, Pinan Jim asked us: Do men and women have the same physical strength? Our friend Adam claim that the men are stronger as we can observe it the animal reign (We hardly accept this point, do you have any example ?) This answer seems to please our host. Silène answers that there strong men and strong women and that the sex of the person is not relevant. Quentin say that men and women are both equivalent. After this “debate” he said with a witty smile that we were going to cut some wood in the forest and we shall see if Silène does as good as the men. That’s when Pinan Tim, the farm employee it seems, joined us. Then we headed to the forest. It is very dense and wild ( the mosquitos are especially savage). Half an hour later, we are cutting wood and branches and we are putting it in big potato bags. It’s time to go back. The bags are heavy and really not convenient to carry. Pinan Tim try to help us by showing us how to handle the bag on the shoulder (he tries to put one on Silène shoulder, but she couldn’t move after that, the “carrying a big baby” technique seemed to work better for her). The challenge is double because we have to cross the forest and small water streams. The mission is a success, everyone did it and there is enough woods for the next few days. We’re proud and we now deserve a delicious lunch. We don’t talk much, following the Buddhist principles. Pinan Jim had lived in a temple for twenty years before moving to set his farm in the forest. He still considers himself as a monk even if he let is hair grow back and abandoned the orange clothes. He explains us that we must concentrate on what we’re eating and be grateful for what the earth and life give us. This is an interesting idea and he said that you could extend it to whatever you’re doing. When you walk, focus on you walking, when you work, focus on your work and so on. He also says that only the present moment really matters, where you come from and where you’re going next doesn’t count. This explains his “lack of interest” when we arrived at HHH, for him it was just important to notify that we were here now.
After lunch, we have a few hours to rest and meditate. We decide to help Pinan Tim to prepare some tea, we cut many different leaves and even wood which gives us a beautiful red tea. Pinan Tim is around 30, full of life, ready to joke any time. Contrast between this talkative friendly man and the calmness of Pinan Jim is striking and we soon become friend with the crazy one who badly wants to improve his English skills. We go and cut some more grass for the buffalos and questions are rising. Why are we here? Who are we helping? The farm is more a spiritual retreat than a volunteering project. (and we give some money to stay here) Yet it is not what we were looking for, we know Pinan Jim is wise and has a lot to share and teach –when he decides so. Late on the evening, as we finished dinner a while ago, he speaks. And he has a lot to say : his life as a monk, how we spent 4 days meditation and woken up thinking it has only been 2 hours, how he spent 2 years only eating grass to understand what it was like to be a buffalo or how he lived for 2 years all by himself with no tool in the mountain between cobras and hiding from hunters… He also talks about mindfulness, yoga power, how important it is not to be lazy to prevent oldness.

Waking up before sunrise was not a problem, yoga was less hard or even easier day after day, to not eat for the first hours of the day was challenging, icy “shower” hard for Silene, freshness at night felt a relieve, breakfast, lunch and dinner were delicious, the hard work offered us a feeling of satisfaction, what did the master teach was fascinating, we sometimes had crazy happy moments when Pinan Jim draw big smile on his face and danced and sung as if he was the happiest man on earth (and he surely was). So why did we left soon after arriving?
First, we didn’t feel useful. We could help but we were not autonomous because we had no experience and the tasks were never the same. Also, the farm had no intention to sell organic products to the village to rise awareness but they only grew food for their little family of 3. We were not looking for it and we didn’t felt at the right place. Second, seeing the poor pigs in a little space, discovering a mole in a tiny cage without getting more information than “we don’t have time to make a bigger cage yet but we will and then she’ll have babies!” (what for?), knowing the hens were living on borrowed, all of this was painful. And the fact that Pinan Jim was sometimes hard with us, he even told Silene her cold was due to her laziness in yoga… Our relationship was more vertical than horizontal, we were not here to be reprimanded as a child. This life was everything but what we were used to, it was amazing to discover all of it and we changed all our habits overnight to live there but we felt like Pinan Jim judged us incapables to adapt to their daily life. All these little things we didn’t want to encourage anymore, that’s why we hit the road again.
We surely learned a lot, first of all it was amazing to see how everything that matters in our society doesn’t give a shit in their life. Hole in clothes? So what? Some project for the future? No need, you only have to enjoy today. More technical points : we now know can eat everything in banana trees, from the flower to the fruit and the trunk, we can spot bamboo shoots and cook it, which is delicious, and know how pineapple grow and we are now yoga addicts! We can find good things in any experience and this one was as unexpected as rewarding!

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